« Franchissions le pas vers l’égalité des sexes ». Tel est le l’objectif prôné pour 2030 à travers le thème de la Journée Internation...
« Franchissions le pas vers l’égalité des sexes ». Tel est le l’objectif prôné pour 2030 à travers le thème de la Journée Internationale de la femme en 2016. Quel rôle la femme africaine doit-elle réellement jouer dans cette égalité de sexe ? Ses rêves, sa passion, son ambition et sa détermination, sont-ils réellement suffisants pour lui permettre de s’imposer dans le tissu économique africain ? Certes oui, mais ce n’est pas suffisant !
La femme en Afrique
La société africaine dans son essence a mis la femme africaine dans une situation de soumission à l’économie. La femme a été désignée comme celle qui consomme mais rarement celle qui produit ou du moins pas à grande échelle. De cette position de domination économique, la femme africaine veut désormais sortir afin de pouvoir se positionner comme actrice de l’économie du pays dans lequel elle vit. Cette émancipation justifiée, n’est néanmoins pas une tâche facile. Elle doit se heurter à plusieurs barrières à la fois structurelles, culturelles et même souvent politiques. Pourtant, les femmes occupent une place importante dans le fonctionnement du continent. Selon des chiffres de l’OCDE, elles représentent 70% de la force agricole du continent et produisent 90% de toutes les denrées alimentaires. Malheureusement, même si le taux d’activité des femmes s’avère élever, il est fortement dominé par des emplois dans le secteur informel.
La principale barrière structurelle reste l’éducation. Pourtant, celle-ci est une ressource clef du développement économique féminin. 67% : c’est le taux de scolarisation des femmes en primaire en Afrique selon l’OCDE. La tradition et les normes sociales jouent elles aussi un rôle néfaste sur la femme africaine. Le code de la famille garde encore un caractère de soumission de la femme assez important. Les femmes d’Afrique subsaharienne se marient en moyenne à l’âge de 21 ans selon l’OCDE. De plus, la polygamie reste une pratique très répandue en Afrique.
En entreprise, ces barrières sont réunies autour d’un seul et même terme : « le plafond de verre ». Les femmes restent spectatrices du développement économique sans aucunes possibilités d’y participer. Il se caractérise par des niveaux de salaires très disparates en fonction des genres ou encore par un accès assez biaisé aux positions stratégiques par les femmes.
Quid de l’égalité des sexes
C’est dans un contexte plus que défavorable que l’on demande donc aujourd’hui à la femme de franchir le pas pour l’égalité des sexes. Mais de quel pas parle-t-on réellement ? Même si à grande échelle cela ne représente pas encore une majorité, les femmes africaines se font de plus en plus une place dans le tissu économique africain. Elles sont partout : sur les marchés, dans les bureaux, dans les organisations internationales, dans les écoles … Un vrai cocktail de success story qui nous est livré de manière quotidienne par les médias locaux et internationaux. Mais, restons réalistes, cela ne permet pas de prétendre à une égalité de sexes.
Gaëlle ONANA
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